Attention aux chenilles processionnaires

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Comment reconnaître les chenilles processionnaires ?

Les Processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa D.&S.) et les Processionnaires du chêne (Thaumetopea processionea L.) sont des insectes (papillons) qui, au stade chenille, sont recouverts de poils urticants.

Ces poils, que l’on retrouve sur les chenilles du 3e au 5e stade larvaire, dans les cocons, dans les nids et dans les sites d’enfouissement sont dangereux pour l’Homme et les animaux domestiques.

Ils peuvent être à l’origine de réactions graves (respiratoires, cutanées, des muqueuses ou de l’œil). C’est également une menace pour les exploitations forestières (défoliation des espèces présentes en exploitation forestière ou dans les parcelles urbaines).

Les risques pour la santé humaine

Les poils urticants (ou soies) émis par les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont hautement urticants pour l’Homme.

Ces soies peuvent provoquer diverses réactions :

  • ÉRUPTIONS AVEC DÉMANGEAISONS
  • CONJONCTIVITES
  • IRRITATIONS DES VOIES RESPIRATOIRES

Les risques sont les plus importants lors de la période de présence des chenilles : principalement de janvier à avril pour la Processionnaire du pin et d’avril à juillet pour la Processionnaire du chêne (selon les conditions météorologiques).

Selon le rapport de l’Anses de juin 2020 « Expositions humaines à des chenilles émettant des poils urticants« , il y a eu environ 1300 cas symptomatiques d’exposition aux chenilles processionnaires enregistrés par les Centre anti-poison (CAP) entre 2012 et 2019. Ces chiffres ne concernent que les cas remontés aux CAP : le nombre réel de personnes touchées est donc probablement beaucoup plus important. 

Pour se protéger :

  • N’approchez pas et ne touchez pas les chenilles, leur nid ou les arbres porteurs de nid et gardez les enfants éloignés.
  • A proximité d’arbres infestés, évitez de faire sécher le linge et lavez les fruits et légumes cueillis.
  • Évitez les zones à risque durant la période de présence des chenilles.
  • En balade dans une forêt de pins (de janvier à mai) ou de chênes (d’avril à juillet) :
    • Portez des vêtements longs,
    • Évitez de vous frotter les yeux et lavez-vous les mains au retour de la promenade.

Comment réagir en cas d’exposition :

  • En cas de signes d’urgence vitale (détresse respiratoire, réaction allergique grave…) : appelez le 15 ou le 112
  • En cas d’autres symptômes (rougeur, démangeaisons…) : appelez un centre antipoison ou consultez un médecin
  • En cas de suspicion d’exposition : prenez une douche et changez de vêtements
  • Si vos animaux sont touchés, consultez un vétérinaire ou appelez un centre antipoison vétérinaire

Les risques pour la santé animale

Les poils urticants (ou soies) émis par les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont hautement urticants pour les animaux (chiens, chats, chevaux, …).

Ces soies peuvent provoquer diverses réactions :

  • INFLAMMATION DES MUQUEUSES ET NECROSE 
  • ATTEINTE OCCULAIRE
  • SALIVATION EXCESSIVE
  • VOMISSEMENT
  • IRRITATIONS DES VOIES RESPIRATOIRES 

Les chenilles processionnaires représentent un réel danger non seulement pour l’Homme mais également pour les chiens et les chats. Ceux-ci sont attirés par le mode de déplacement particulier de ces chenilles et ont tendance à vouloir les lécher et les attraper. Les chiens sont généralement plus concernés que les chats.

Quels en sont les signes cliniques ?

Les premiers signes cliniques surviennent dans les 2 heures après le contact avec les poils urticants et allergisants de ces chenilles qui contiennent la substance responsable des troubles, la thaumetopoéine.

Le chien commence à baver brusquement, à vomir, à se gratter la face. La plupart du temps, les lésions observées très douloureuses concernent surtout la cavité buccale, la face ou les yeux, plus rarement, l’appareil respiratoire.
Un gonflement de la langue ou des babines est noté. Ce gonflement peut être tel que la langue sort de la bouche, elle est rouge puis peut devenir noire dans les 24 à 48 heures avec un risque réel de nécrose (la partie de la langue nécrosée peut tomber).

Lors d’atteinte oculaire, les poils sont responsables de conjonctivite et kératite œdémateuse ulcéreuse aiguës très douloureuses, en rapport avec leur propriétés urticantes et migratrices ; des lésions endoculaires graves peuvent être induites (uvéite, voire atteinte vitréo-rétinienne). Lors d’inhalation de poils urticants, une détresse respiratoire voire un choc peuvent survenir, le pronostic vital peut être engagé.

Que faire ?

  1. D’abord, mettre des gants avant de toucher la bouche de votre chien car vous risquez également de présenter des signes cliniques parfois graves
  2. Lui rincer abondamment la bouche avec de l’eau froide (compter 10 à 15 minutes de rinçage).
  3. Contacter le plus rapidement possible un vétérinaire, car il s’agit d’une véritable urgence et le pronostic vital peut être engagé. Selon la sévérité des signes cliniques, le vétérinaire fera un traitement symptomatique dont les objectifs sont la lutte contre l’inflammation, la douleur et les surinfections possibles. Dans les cas graves, votre compagnon pourra être hospitalisé pour des mesures de réanimation.

Lors de nécrose trop importante de la langue, une amputation partielle (glossectomie), devra être effectuée.

Désordres liés aux chenilles processionnaires chez les équidés

Les cas d’envenimations répertoriés par le CNITV sont extrêmement rares. Ce sont des cas accidentels où les chevaux ont été en contact direct avec les poils urticants, ou les ont inhalés, voire avalés (après qu’ils aient été déposés sur l’herbe broutée par une procession ou par transport aérien). Dans l’immense majorité des cas, les cas rapportés se situent à proximité immédiate de pins (maritimes et sylvestres) mais aussi éventuellement de cèdres ou de chênes.

Les symptômes sont :

  • Au niveau de la bouche, une hypersalivation et un prurit d’installation rapide (en quelques heures), puis gonflement de la langue, de la tête, voire du cou. Les tissus envenimés de façons intense peuvent évoluer en nécrose, avec des ulcères buccaux, des glossites,
  • les poils inhalés peuvent entrainer un oedème laryngé,
  • les poils au contact de la cornée et/ou des conjonctives entrainent des blépharites importantes et des kérato-conjonctivites sévères et très prurigineuses.

La marche à suivre impose :

  • d’enlever la cause : mettre des gants et enlever les poils urticants là où ils se sont déposés (yeux, nez, bouche), et de rincer abondamment à l’eau claire ou au sérum physiologique,
  • de gérer les conséquences en appelant le vétérinaire pour atténuer les démangeaisons, gérer les lésions et prévenir leur dégradation ; cela passe généralement par un recours aux traitements à base de corticoïdes en local et/ou par voie générale.

Consultez le dépliant en cliquant ici >> https://www.calameo.com/read/00688937360049707ba44?page=1

Infos du site https://chenille-risque.info/